Foyers de la Maison de la Radio
Réhabilitation des foyers des Artistes de la Maison de la Radio
Bâtiment emblématique des années 60, la Maison de la Radio s'est vu attribué récemment le prestigieux label "Patrimoine du XXème siècle". Ses façades ont également été classées au titre des Monuments Historiques.
Située en bord de Seine dans le 16ème arrondissement de Paris, la Maison de la Radio fait l’objet d’une réhabilitation de grande ampleur débutée en 2008 et dont l’achèvement est prévu en 2021. Au moment de sa construction l'architecte Henri Bernard avait intégré dans son programme quatre foyers destinés à accueillir les installations de jeunes artistes et designers de l'époque. Pierre Paulin et Pierre Soulages, entre autres, investissent alors ces espaces avec leurs œuvres.
La tempête de décembre 1999 et ses vents allant jusqu'à 160 km/h ne laissent pas indemnes les façades de la Maison Ronde qui sont partiellement emportées.
Les grands vitrages ainsi que leurs raidisseurs en verre monolithique de 6 mètres de hauteur ont subis d'importants dégâts et ne permettent plus d'assurer la sécurité des personnes et doivent être remplacés.
Il est décidé de lancer une première phase de réhabilitation et de mise en sécurité des foyers. Dans l’attente des travaux, des filets de protection sont installés pour éviter la chute des éléments vitrés et les espaces qu'ils abritent sont interdits à la circulation.
La première réhabilitation permet de mettre en évidence le caractère exceptionnel de ces ouvrages réalisés à l’aide de technologies extremements innovantes pour l’époque.
Les grands panneaux vitrés, les derniers à être produits "à l'ancienne" peu avant l'introduction du procédé "float" sont, en effet, suspendus depuis leur partie haute par des pinces-mâchoires en bronze à travers une platine collée à la résine sur la surface du vitrage.
La première rénovation, achevée en 2001, fait le pari de reproduire à l'identique la conception d'origine, tout en remplaçant les éléments monolithiques par des vitrages feuilletés de sécurité mais la suspension des grands panneaux est réputée difficile à justifier selon les normes plus récentes sans percer le verre, ce qui impliquerait sa trempe. Le schéma statique est donc inversé et les façades doivent désormais être posées sur une poutre de transfert. Les raidisseurs traversants sont malgré tout maintenus ainsi que le collage structurel in situ. Cette mise en œuvre, non traditionnelle, a fait l'objet d'une procédure d'ATEx.
Les travaux permettent de rénover les deux foyers des portes "B" et "C", ainsi que le grand foyer "A" côté Seine, mais sont interrompus pour les foyers "E" et "F" qui doivent alors rester sous filets de protection.
C'est alors dans le cadre d'une nouvelle phase de la grande réhabilitation, actuellement encore en cours, que ces foyers ont pu à leur tour être réhabilité selon les principes déjà expérimentés lors de la rénovation de 2001.
La réhabilitation des façades ont permis par la suite de pouvoir lancer la rénovation de l'ensemble des espaces intérieurs de ces 2 foyers, de leurs oeuvres uniques et de leur mobilier d'origine.